Twin Peaks - Saison 3

Une merveille, un joyau. Plus encore que les précédentes saisons (que j'adore) ce troisième opus nous entraîne dans les flammes intenses et obscures de la "Loge" mystérieuse et protéiforme et des esprits qui la gouvernent. Si le réel et la raison, ainsi que leurs contraires, sont profondément triturés et troublés au cours de cet obsédant périple c'est toujours avec élégance et humour.
La poésie qui sourd de chacun des fragments de cette oeuvre sensuelle que des arcanes intemporelles manipulent c'est le vent dans les arbres de la forêt de Twin Peaks (Ghostwood) qui se glisse hors de l'écran de la vidéo et rejoint celui de nos rêves - alors les limites rigides d'une enquête se fondent à la voie libre d'une quête (et revoir à l'envi cette saison déjouera l'ennui que le savoir impose trop souvent à la mémoire).
Outre la richesse inventive des ambiances sonores et les mélancoliques beautés du compositeur fétiche de Lynch, Angelo Badalamenti, souvent les épisodes vont se clore en de petits concerts tels des plages envoûtantes où questions et réponses viennent doucement mourir. Sur l'horizon une rose bleue teinte le silence.